Persiste et signe. La CGT, en publiant le soir du 1er Mai, sur son compte Facebook, une nouvelle affiche mettant en cause l’action des forces de l’ordre à l’occasion des manifestions Nuit debout, s’est clairement positionnée du côté des casseurs et des fauteurs de troubles qui sévissent place de la République depuis plusieurs semaines.

Cette attitude, que certains, même à gauche, qualifient de « gauchisation » de la centrale syndicale, n’a, en réalité, rien d’étonnant. En perte de vitesse chez les salariés et les travailleurs, à tel point qu’on la donne devancée par la CFDT lors des prochaines élections professionnelles. Malmenée par des affaires internes qui ont terni son image (cf. affaire Lepaon). Lourdement condamnée, il y a quelques mois, lors du procès du comité d’entreprise d’EDF. La CGT se voit contrainte par tous les moyens, y compris les plus vils, de tenter de redorer son blason en se posant comme le chevalier blanc de la réaction à la loi Travail défendue par le gouvernement actuel.

Il est vrai que de nombreux indicateurs lui permettent d’espérer un retour en grâce auprès des travailleurs.

Tout d’abord, une période électorale qui va lui permettre, par Mélenchon interposé, d’exister sur les terrains politique et revendicatif. Et peu importe que ce syndicat ait toujours soutenu, lors des élections, les partis de gauche, y compris celui qui ruine la France aujourd’hui ; il compte sans doute sur la mémoire courte de certains électeurs.

Ensuite, un État en déliquescence et un gouvernement au plus bas dans les sondages. On sait que l’extrême gauche, n’est jamais aussi active et déterminée que lorsque la société va mal et que les gouvernants sont dans l’incapacité de réagir. La CGT et ses affidés doivent déjà rêver de « la révolution culturelle » annoncée par le coprésident du Front de gauche. Enfin, la situation sociale, économique et financière du pays qui ouvre de larges brèches dans le tissu sociétal français, entretenant ainsi pour les extrémistes violents tous les espoirs d’un Grand Soir révolutionnaire.

Cette nouvelle attaque contre la police n’est donc pas anodine. Elle s’intègre dans une stratégie globale qui vise à affaiblir un peu plus encore un État déjà fortement mis à mal. Comptant sur les divisions qui touchent la majorité actuelle et la mollesse d’un président « peut-être-futur-candidat » qui ne sait pas, lui-même, comment remonter son déficit de popularité, la CGT espère bien se positionner en leader de la contestation en France.

Rarement notre pays aura été aussi fragilisé dans ses institutions, ses modes de fonctionnement et son unité citoyenne. Plus que jamais, la division menace et, avec elle, les risques d’une explosion sociale dont personne ne saurait dire où elle nous mènerait. La police, avec l’armée et la justice, doit rester ce socle solide sur lequel toute démocratie doit pouvoir s’ancrer en période de crise. Cela suppose qu’elle soit soutenue et défendue avec détermination.

 

Source : bvoltaire