L'État veut bien accueillir des migrants dans le Pas-de-Calais, mais loin de Calais.
Le ministère de l'Intérieur a confirmé ce lundi, dans un communiqué, que tout dispositif d'accueil des migrants sur la lande de Calais était définitivement fermé «afin de ne pas en faire un point de fixation».
Il promet néanmoins l'ouverture d'un «nouveau centre d'accueil et d'orientation pour migrants» dans le Pas-de-Calais. Mais d'après Frédéric Amiel, représentant d'Emmaüs France interrogé par l'agence AFP, «ce sera de 80 à 100km de Calais, ce qui est beaucoup trop loin».
Environ 10.000 migrants accueillis en CAO
Bruno Le Roux et Emmanuelle Cosse, respectivement ministres de l'Intérieur et du Logement, ont rencontré lundi matin les associations engagées à Calais et dans les centres d'accueil et d'orientation, afin de tirer «un premier bilan de la situation».
Selon les ministres, l'évacuation du campement de Calais («la jungle»), fin octobre, a donné lieu à la «mise à l'abri» de 7.400 personnes environ, «femmes, hommes et enfant fuyant les guerres et les persécutions».
Actuellement, 310 centres d'accueil et d'orientation ouverts dans 84 départements accueillent, selon le communiqué gouvernemental, «près de 10.000 migrants», dont «82% sont engagées ou en voie de s'engager dans une demande d'asile».
Plus aucun dispositif à Calais
Toutefois, depuis le démantèlement du campement de Calais il y a trois mois, aucun lieu d'hébergement fixe n'est plus ouvert sur place. Plusieurs dizaines de migrants sont pourtant arrivés (ou revenus) ces dernières semaines dans les rues de Calais, espérant à nouveau passer clandestinement au Royaume-Uni.
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Seul subsiste, dans le Pas-de-Calais, le centre d'accueil pour mineurs isolés (CAOMI) de Saint-Omer, à 45 km
Dans un entretien accordé à 20 Minutes, la maire de Calais Natacha Bouchart (LR) rappelait, mi-janvier, qu'elle ne souhaitait «plus aucun lieu d'accueil à Calais ni dans le département».
Bouchart entendue, les associations déçues
En envisageant l'ouverture d'un camp à plus de 80km de sa ville, le ministère de l'Intérieur parait avoir accédé aux exigences de la maire de Calais. Mais pour Frédéric Amiel, d'Emmaüs, cela «nie la réalité de ce qui se passe sur le terrain» car «les gens continueront de venir sur Calais».
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Les associations agissant sur le terrain auprès des migrants ont gardé en mémoire la promesse de Bernard Cazeneuve (alors ministre de l'Intérieur) le 7 novembre, de maintenir un dispositif «humanitaire» d'aide aux migrants sur le territoire, pour faire face aux besoins des nouveaux arrivants.
Source : 20minutes