250 morts, plus de mille blessés. C’est, à ce jour, le bilan approximatif des attentats terroristes, c’est-à-dire islamistes, dans notre seul pays ; et cela en trois ans seulement.
M. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement supporte mal la critique.
Il dénonce le « manque d’unité nationale face au terrorisme ». Il affirme qu’« il n’y a pas moyen d’empêcher ce type d’événements ».
Sur l’internement éventuel des fichés S, il ajoute : « Si vous les enfermez, vous ne pouvez pas remonter les filières, démanteler des opérations qui adviendraient demain. »
Autrement dit, il vaut mieux laisser en liberté les futurs assassins pour pouvoir collecter des renseignements sur les futurs assassins !
Décidément, je ne suis pas « câblé pareil ».
Et la majorité des Français non plus, qui préféreraient sans doute qu’on neutralise les assassins, avant qu’ils ne les assassinent.
Évidemment, après chaque attentat, toute réponse à une question posée à une de nos têtes pensantes est précédée de : « Permettez-moi d’abord d’avoir une pensée pour … ».
Le président, les ministres s’émeuvent, dénoncent l’acte barbare, « qui ne dissuadera pas la France de défendre ses libertés ».
On s’interroge, comme s’il y avait le moindre doute à ce sujet, sur les motifs des assassins, dont on pense qu’ils se sont radicalisés en prison où ils sont déjà presque tous passés.
Pour résumer, on pourrait arriver à la conclusion que la dernière chose à faire est de mettre en prison les individus dangereux car on aggrave leur cas et le nôtre.
De terroristes potentiels « modérés », on en fait des assassins.
Mais la résistance s’organise : on fait acte de résistance en buvant une bière à la terrasse d’un café, cible potentielle, en organisant des marches blanches, en déposant des fleurs sur le lieu des massacres, en multipliant les cellules psy.
On nous rassure en rappelant que les divers services de renseignements et les corps de police sont efficaces, ce qui est vrai ; que leurs effectifs se renforcent – près de 10 000 prévus d’ici la fin du quinquennat ; on verra.
On ne peut rien faire de plus, paraît-il, et on nous rappelle que le risque zéro n’existe pas.
Le procureur général de Paris s’alarme-t-il de ce que, dans les deux ans, des centaines de djihadistes radicalisés dangereux vont être remis en liberté, leur peine effectuée ?
La garde des sceaux lui répond « qu’ils seront surveillés de près », alors qu’on sait que le renseignement et la justice sont déjà saturés, et de toute façon, « dans un État de droit, on ne peut rien faire de plus » (déclaration du 30 mai).
Il ne lui vient pas à l’idée qu’on pourrait peut-être changer la loi de l’État de droit, quitte à ce que quelques libertés marginales soient temporairement écornées, ce qui ne peut nuire qu’aux hors-la-loi.
Que préféreront les Français ? Être un peu gênés pendant quelque temps ou être tout à fait morts ?
Source : les4verites