Le collectif millavois de soutien aux migrants a rencontré le maire mercredi.
La commune de Millau est-elle prête à s'intégrer au dispositif départemental d'accueil des réfugiés en provenance notamment d'Irak et de Syrie dans le cadre de l'effort national demandé par l'Europe et le gouvernement ? Si des communes comme Saint-Affrique, Rodez ou Villefranche-de-Rouergue ont déjà pris clairement position depuis le début du mois de septembre, la mairie de la principale agglomération sud-aveyronnaise ne s'est toujours pas publiquement prononcée.
Sans tambour ni trompette...
Une délégation du collectif millavois de soutien aux migrants a rencontré, mercredi, le maire Christophe Saint-Pierre pour demander à ce qu'il positionne Millau comme ville d'accueil pour les réfugiés.
"Nous avons organisé mi-septembre une réunion au Créa à laquelle quelque 80 personnes ont participé. À cette occasion, nous avons recueilli de nombreuses propositions concrètes, d'accueil, d'hébergement, de soutien, de la part de responsables d'associations ou de particuliers, explique Valérie Carlenc, qui fait partie de la délégation. Ce que nous souhaitons maintenant, c'est que la ville soit officiellement candidate à l'accueil de réfugiés, qu'il y ait une coordination des moyens au niveau local, sachant qu'elle pourra aussi s'appuyer sur ses propositions individuelles et associatives."
Parmi les Millavois venus soutenir mercredi après-midi devant l'hôtel de ville la délégation du collectif dans sa démarche, Josette Hart, présidente du Jardin du Chayran, structure d'insertion par le maraîchage biologique, a rappelé que son association était prête à accueillir des réfugiés.
"L'État voudrait qu'on accueille des migrants sans qu'on sache comment on fait" Le maire Christophe Saint-Pierre
Joint par téléphone, Christophe Saint-Pierre a indiqué à Midi Libre que, s'il n'était pas opposé au principe de l'accueil de réfugiés, trop d'incertitudes demeuraient dans le discours de l'État concernant les modalités de leur prise en charge pour que la commune se positionne officiellement. "En lien avec le collectif de soutien aux migrants, j'ai déjà à plusieurs reprises entrepris, sans tambour ni trompette, des démarches pour des personnes en situation irrégulière sur le territoire de la commune, explique le premier magistrat de la cité. Dans ces cas difficiles, l'État me répond en substance de me mêler de mes affaires, et là, il voudrait qu'on accueille des migrants sans qu'on sache comment on fait, ni qu'on connaisse la finalité. S'agit-il de les aider dans l'idée qu'ils retournent un jour chez eux ? De les intégrer dans nos territoires ?"
Le maire précise néanmoins avoir demandé à son adjoint aux affaires sociales, Bernard Niel, président délégué du CCAS, d'évaluer la capacité d'accueil qui pourrait être mobilisée pour accueillir les réfugiés.
Le collectif devrait solliciter prochainement le coordinateur départemental, André Drubigny, nommé mi-septembre, pour l'organisation d'une table ronde à Millau.
Source : http://www.midilibre.fr/2015/10/22/la-ville-est-elle-pret...