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dimanche, 01 octobre 2017

Une France d'en haut structurée autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts...

Publié par Guy Jovelin le 01 octobre 2017

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Christophe Guilluy à Atlantico, dans lequel il évoque les premiers mois de la présidence Macron à la lumière de ses analyses... Géographe, Christophe Guilluy est déjà l'auteur de trois essais importants, Fractures françaises (Flammarion, 2010), La France périphérique (Flammarion, 2014) et Le crépuscule de la France d'en haut (Flammarion, 2016).

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Christophe Guilluy : "La France d'en haut s'est structurée autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts, le monde d'en bas, lui, est complètement dispersé"

Atlantico : À la rentrée 2016, vous publiiez "le crépuscule de la France d'en haut". Selon un sondage Viavoice publié par Libération en début de semaine, 53% des français jugent que la politique du gouvernement bénéficiera en premier lieu aux plus aisés, quand 60% d'entre eux craignent une précarisation. Un an après, quel constat portez-vous sur cette "France d'en haut" ? 

Christophe Guilluy : Nous sommes dans la continuité d'une société qui se structure autour de la mondialisation depuis 20 ou 30 ans. Ce qui est validé ici, c'est une logique de temps long. Avec un monde d'en haut que j'ai décrit dans "la France périphérique" mais aussi dans la "Crépuscule de la France d'en haut". C'est un monde qui vit en vase clos, je parle de "citadellisation" des élites, des classes supérieures, et tout cela ne cesse de se creuse

Il faut revenir au 2e tour de l'élection présidentielle. Ce que nous avons vu, c'est une structuration de l'électorat qui suit la dynamique économique et sociale de ces 30 dernières années. Le grand sujet caché depuis 30 ans, c'est la disparition de la classe moyenne au sens large, c’est-à-dire telle qu'elle l'était hier, celle qui regroupait la majorité des catégories sociales ; de l'ouvrier à l'employé en passant par le cadre. Les gens étaient intégrés économiquement, donc socialement, politiquement, et culturellement.

Ce qui explose avec le modèle mondialisé, c'est la classe moyenne occidentale. On va retrouver ces gens dans les territoires qui ne comptent peu ou pas ; France périphérique, Amérique périphérique, Grande Bretagne Périphérique etc…Inversement, des gens qui vont être de plus en plus concentrés dans les endroits ou "ça" se passe ; les grandes métropoles mondialisées. C'est ce qu'on a vu avec la carte électorale, qui était assez claire : les bastions d'Emmanuel Macron sont ces grandes métropoles mondialisées qui reposent sur une sociologie d'un front DES bourgeoisies.

Ce qui est frappant, c'est en regardant Paris. La bourgeoisie de droite n'a qu'un vernis identitaire, car même les bastions de la "manif pour tous" ont voté pour Emmanuel Macron qui est pourtant pour les réformes sociétales à laquelle elle s'oppose. Dans le même temps, les électeurs parisiens de Jean Luc Mélenchon, au 1er tour, ont aussi voté Macron au second tour. Ils n'ont pas voté blanc. Cela veut dire que le monde d'en haut est de plus en plus dans une position de domination de classe qui est en rupture avec la France d'en bas. C'est la grande nouveauté. Parce qu'un société ne marche que si le haut parle au bas. C'était le parti communiste; constitué d'une frange d'intellectuels qui parlaient aux classes ouvrières. Aujourd'hui le monde d'en haut ne prend plus du tout en charge le monde d'en bas, qui est pourtant potentiellement majoritaire. C'est un processus long, qui est celui de la sortie de la classe moyenne de toutes les catégories sociales. Cela a commencé avec les ouvriers, cela s'est poursuivi avec les employés, et cela commence à toucher les professions intermédiaires. Demain ce sera les retraités, il suffit de regarder ce qu'il se passe en Allemagne. La mondialisation produit les mêmes effets partout et les spécificités nationales s'effacent. Sur le fond, même si l'Allemagne s'en sort un peu mieux en vendant des machines-outils à la Chine, la précarisation touche largement l'Allemagne avec des retraités qui sont obligés d'empiler les petits boulots pour s'en sortir.

Ce qui est derrière tout cela, c'est cette fin de la classe moyenne occidentale qui n'est plus intégrée au modèle économique mondialisé. À partir du moment où l'on fait travailler l'ouvrier chinois ou indien, il est bien évident que l'emploi de ces catégories-là allait en souffrir. Nous sommes à un moment ou les inégalités continuent à se creuser. Je le répète, le monde d'en haut ne prend plus en charge les aspirations du monde d'en bas, c'est une rupture historique. On parle beaucoup du divorce entre la gauche et les classes populaires, c'est très vrai, mais ce n'est pas mieux à droite.

Selon un sondage IFOP de ce 20 septembre, 67% des Français jugent que les inégalités ont plutôt augmenté en France depuis 10 ans, un sentiment largement partagé en fonction des différentes catégories testées, à l'exception d'écarts notables pour les électeurs d'Emmanuel Macron (54% soit -13 points). Votre livre décrit une nouvelle bourgeoisie cachée par un masque de vertu. Alors que le Président a été critiqué pour ses déclarations relatives aux "fainéants et aux cyniques", n'assiste-t-on pas à une révélation ? 

Aujourd'hui nous avons un monde d'en haut qui se serre les coudes, des bourgeoisies qui font front ensemble, qui élisent un Emmanuel Macron qui va être l'homme qui va poursuivre les grandes réformes économiques et sociétales de ces 30 dernières années. La seule différence entre Macron et Hollande ou Sarkozy, c'est que lui, il n'avance pas masqué. Il assume complètement. Il a compris qu'il ne s'agit plus d'une opposition gauche-droite, mais d'une opposition entre les tenants du modèle et ceux qui vont le contester. Les gens l'ont compris, et c'est de plus en plus marqué, électoralement et culturellement. Ce qui complique les choses, c'est qu'il n'y a plus de liens. Le monde politique et intellectuel n'est plus du tout en lien avec les classes populaires, et ils ne les prendront plus en charge. Les gens savent que les réformes vont les desservir et l'impopularité d'Emmanuel Macron va croître. Le crépuscule de la France d'en haut découle de cette absence de lien, parce qu'une société n'est pas socialement durable si les aspirations des plus modestes ne sont pas prises en compte.

Mais la bourgeoisie d'aujourd'hui est plus intelligente que celle d''hier car elle a compris qu'il fallait rester dans le brouillage de classes, et officiellement le concept de classes n'existe pas. La nouvelle bourgeoisie n'assume pas sa position de classe. Elle est excellente dans la promotion de la société ou de la ville ouverte, alors que ce sont les gens qui sont le plus dans les stratégies d'évitement, de renforcement de position de classe, mais avec un discours d'ouverture. Et quand le peuple conteste ce modèle, on l'ostracise. C'est pour cela que je dis que l'antifascisme est devenu une arme de classe, car cette arme n'est utilisée que par la bourgeoisie. Ce n'est pas un hasard si les antifascistes dans les manifestations sont des enfants de la bourgeoisie. Et tout cela dit un mépris de classe. Parce que personne ne va être pour le racisme et pour le fascisme. En réalité, derrière tout cela, il s'agit d'ostraciser le peuple lui-même, les classes populaires. C'est aussi une façon de délégitimer leur diagnostic, parce qu'en réalité, le "populisme", c'est le diagnostic des gens d'en bas, et la bourgeoisie s'en démarque en se voyant en défenseur de la démocratie. Et si Jean Luc Mélenchon monte trop haut, on utilisera ces méthodes-là.

Vous êtes géographe. Quel verdict dressez-vous des différentes mesures prises par le gouvernement, et comment s'articulent-t-elles autour de votre constat d'une France périphérique ?

On a un processus de plus en plus fort, avec la dynamique économique, foncière, territoriale. Le gouvernement ne fait que suivre les orientations précédentes, les mêmes depuis 30 ans. On considère que la classe moyenne n'a plus sa place, qu'elle est trop payée quand elle travaille et qu'elle est trop protégée par un État providence qui coûte trop cher si on veut être "compétitif"'. La loi travail n'est que la suite d'une longue succession de mesures qui ne visent qu'à dépouiller une classe moyenne qui ne sert plus à rien.

Il y a aussi un jeu pervers avec l'immigration puisqu'on va concentrer les budgets sur les plus démunis qui vont souvent être les immigrés, ce qui va permettre d’entraîner un ressentiment très fort dans les milieux populaires qui se dira qu'il ne sert qu'aux immigrés, ce qui aboutira à dire "supprimons l'État providence". Il y a une logique implacable là-dedans. Parce qu'aussi bien ce monde d'en haut a pu se structurer autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts, le monde d'en bas est complètement dispersé.

Christophe Guilluy (Atlantico, 23 septembre 2017)

 

Source : metapoinfos

vendredi, 29 septembre 2017

Quand la police de Lyon demande aux migrants de se cacher lors de la visite de Macron

Publié par Guy Jovelin le 29 septembre 2017

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Dans un enregistrement diffusé par Quotidien, la police municipale aurait passé des consignes très strictes.

Quand la police de Lyon demande aux migrants de se cacher lors de la visite de Macron 

       

Depuis mercredi 27 septembre, Emmanuel Macron est à Lyon pour un sommet franco-italien. Ce jeudi 28 septembre, le chef de l’Etat a rendu visite aux policiers lyonnais. Selon les informations du Quotidien, la police de Lyon aurait demandé aux migrants présents sur l’esplanade Nelson Mandela de "se faire le plus discret possible" lors du passage du président de la République pour lui assurer une visite en toute tranquillité.

"On leur demande de replier les tentes, s’ils peuvent les dissimuler au maximum"

Dans une vidéo, un habitant du quartier montre au Quotidien l’enregistrement avec les consignes des policiers.

Les forces de l’ordre auraient demandé aux migrants "de démonter les tentes et de se mettre le plus bas possible pour que Emmanuel Macron, en passant, ne les voit pas". "Il faut qu’ils les cachent. On ne leur demande pas de partir. On leur demande de replier les tentes, s’ils peuvent les dissimuler au maximum. Là, vous avez un Président qui passe, c’est pas... Donc essayez d’être le plus discret possible. Je sais bien que tout est dans le visuel mais malheureusement, c’est comme ça", aurait déclaré un des fonctionnaires. 

 

Source : atlantico

mardi, 26 septembre 2017

En Marche prend la porte au Sénat

Publié par Guy Jovelin le 26 septembre 2017

Rédigé par notre équipe le 25 septembre 2017

 
Les élections sénatoriales de ce 24 septembre ont conclu cette folle année électorale sur une promesse. Après les victoires de Macron et de tous les ralliés de la dernière heure, En Marche a enregistré un premier coup d’arrêt avec seulement 24 élus lors de ce renouvellement partiel du Sénat. Le mode de scrutin ne lui était, certes, pas favorable, mais il donne au moins l’espoir de voir la Chambre Haute se dresser comme le seul contre-pouvoir. La rue est le contre-pouvoir dirait Mélenchon, mais à force de réécrire l’Histoire de France, « l’insoumis » perd le sens de la réalité.

De défaite en défaite jusqu’à la victoire. Ainsi peut-on résumer l’horrible séquence politique qui a vu l’intronisation de Macron, sa mainmise sur l’Assemblée nationale et, enfin, sa défaite aux sénatoriales. La victoire des non macronistes est partielle, comme l’élection d’hier, mais elle montre au moins que les grands électeurs ne sont pas encore atteints de ce virus mortel pour la France. Le Sénat s’est renouvelé sans changer les équilibres qui le menaient jusqu’alors. Les Républicains ont renforcé à la marge leur majorité relative, le PS n’a perdu que 14 sénateurs et reste la seconde force avec 72 élus, tandis que LREM se prend les pieds dans le tapis avec seulement 24 élus contre 29 jusqu’alors. L’influence d’En Marche au Sénat est minime et s’il faudra compter sur des désertions et trahisons de certains pour plaire au pouvoir, le Palais du Luxembourg demeure un bastion anti-macronien.

Les extrêmes, comme adorent en parler les médias, font plutôt la grimace ce matin. Le Front national n’attendait pas grand-chose de cette élection est n’a vu aucun de ses champions l’emporter même si Marine Le Pen a souligné que la progression en voix par rapport à 2011 était positive. Chez les rouges de type communiste, c’est la débandade, avec 10 élus contre 18 avant ce scrutin qui annonce une mort lente, mais certaine d’un groupe qui ne représente plus que lui-même depuis trop longtemps. Le Sénat reste un ovni politique en ces temps d’apocalypse et s’il ne représente pas fidèlement le corps électoral, il a au moins le mérite de tenir en respect un macronisme qui se veut tout-puissant à défaut d’être jupitérien.

Le Sénat sur la liste noir de Macron ?

Les banquiers ne sont pas habitués à voir leurs décisions contestées. Ils décident, les instances en charge font mine d’approuver et ce sont les gueux (c’est-à-dire nous) qui trinquent toujours. La même formule doit fonctionner sur le plan politique pour Macron, mais c’était sans compter sur des institutions qui peuvent encore remplir leur rôle. L’Assemblée nationale est complètement perdue pour la cause pendant cinq ans et c’est là que toute la force du bicamérisme apparaît. Depuis des années, les députés rageux – le plus souvent de gauche – se plaignent de voir le Sénat ralentir leurs folies législatives et se dresser contre des mesures délirantes, voire iniques.

Peu importe, se disent les plus dédaigneux car, in fine, l’Assemblée nationale a le dernier mot. Pourtant, le travail du Sénat – largement passé sous silence par les médias – permet de réduire le pouvoir de nuisance de députés godillots. Des amendements sont votés, les textes prennent plus de temps à être adoptés et les forfaitures sont plus difficiles à cacher aux citoyens. Le bicamérisme est essentiel, mais va contre l’ambition de Macron. Il comptait obtenir – à terme – les 3/5e du Parlement afin de changer la Constitution à sa guise. Il faudra attendre ou passer par un référendum de tous les dangers. Mais 2005 a montré que les référendums n’engagent que les électeurs, pas leurs représentants…

Le Sénat sera-t-il puni pour son insoumission au pouvoir macronien ? Se débarrasser de cette chambre est une possibilité. Une campagne médiatique se mettra en place pour montrer que le bicamérisme est un gadget antidémocratique, des sénateurs seront épinglés pour de sombres affaires et quand les esprits faibles seront prêts, le temps de la suppression du Sénat sera venu.

Que dira Mélenchon, celui qui fut sénateur PS pendant plus de 18 ans ? Il versera peut-être une petite larme en souvenir de ces années bénies et scandera une nouvelle fois que le pouvoir vient de la rue. Ce Lénine du pauvre d’esprit croit pouvoir renverser Macron par la rue et en veut pour preuve la Révolution française, la victoire contre le nazisme et le putsch manqué des généraux en 1961 (et non pas 1962 comme il le professe). Mélenchon pourrait être professeur d’un cours intitulé « affabulations historiques », car dire que ces trois faits sont dus au pouvoir de la rue, c’est prendre les citoyens pour des idiots. Mais après quatre décennies de socialo-européisme, peut-être que le pari de l’inintelligence du peuple est le bon…

 

Source : 24heuresactu

mercredi, 13 septembre 2017

Le feu vert du gouvernement Macron à la PMA gratuite pour les lesbiennes

Publié par Guy Jovelin le 13 septembre 2017

 La procréation médicalement assistée gratuite pour les lesbiennes et les femmes seules promise pour 2018 !

Le gouvernement Macron a donné le feu vert à l’extension de la PMA gratuite, jusqu’à maintenant réservée aux couples hétérosexuels, à toutes les femmes, homosexuelles ou vivant seules.

Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, l’a annoncé avec emphase ce mardi 12 septembre lors de sa rentrée sur les ondes de RMC/BFMTV. « C’est un engagement de campagne qui sera tenu » a-t-elle assuré. «En termes de calendrier, nous serons sur l’année qui arrive, 2018, probablement avec les révisions de la loi bioéthique.» « Le comité d’éthique a émis un avis favorable, il n’y a rien qui nous empêche de rendre la PMA légale pour toutes les femmes », a argumenté Marlène Schiappa,

Elle définit cette ouverture comme une «question de justice sociale » qui aidera à mettre fin à une « forme de discrimination à l’égard des femmes lesbiennes et célibataires » et à « une inégalité entre celles qui ont les moyens financiers de recourir à des PMA à l’étranger et celles qui ne les ont pas. »

Et qu’en est-il de la discrimination pour ces enfants que l’on prive de père sciemment ?

On vit vraiment une époque… renversante !

Francesca de Villasmundo 

 

Source : medias-presse.info

lundi, 04 septembre 2017

Forbach (57) : Macron accueilli au son des youyous

Publié par Guy Jovelin le 04 septembre 2017