« Les collègues sont à bout », souffle une policière de Toulouse, membre du Collectif libre et indépendant de la police de Haute-Garonne (Clip 31). Dans un contexte de tensions entre les agents, certains citoyens et le malaise policier de plus en plus visible, les policiers en colère toulousains organisent un rassemblement, jeudi 2 mars 2017 à 12 h 15, devant le commissariat central, situé boulevard de l’Embouchure.
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Légitime défense, présomption d’innocence…
Manque de moyens, de considération, conditions de travail dégradées, confrontation à une « politique du chiffre », présomption d’innocence non-prise en compte, notamment dans les cas de légitime défense… les policiers de la Ville rose sont toujours en colère et ils comptent le clamer haut et fort, sous les fenêtres du commissariat central.
Nous sommes toujours là pour nos revendications, et encore plus depuis l’affaire Théo, poursuit cette même policière.
Cette affaire, très médiatisée malgré une instruction toujours en cours, aurait, selon Unité-SGP Police Occitanie, ajouté une difficulté aux interventions policières quotidiennes déjà « compliquées ». L’organisation syndicale notait une « défiance » et ajoute que « les policiers ne méritent pas d’être stigmatisés de la sorte ».
Du côté du Clip 31, les membres déploraient « un manque de pragmatisme » de la part du gouvernement et des candidats à la présidentielle pour 2017. « Ils sont trop peu à avoir laissé l’enquête se faire et ont cloué au pilori des policiers qui ne sont coupables de rien jusqu’à ce qu’un jugement ne vienne dire le contraire », ajoutent-ils.
Perte de confiance entre policiers et citoyens
En parallèle de cette ambiance morose au sein des effectifs de police à Toulouse et ailleurs en France, les manifestations contre les violences policières continuent, notamment dans la Ville rose. Face à ce contexte compliqué, Jean-Pierre Havrin, ancien Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de Haute-Garonne, avait pointé du doigt un « écoeurement » général.
Ça peut entraîner des attitudes et des façons de faire qui débouchent sur des conflits, comme à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ajoute-t-il.
Comme élément de solution, l’ancien conseiller technique de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, a évoqué le retour de la police de proximité, dont il fut le « papa », instaurée en 1999 à Toulouse, puis écartée en 2003, notamment sur décision de Nicolas Sarkozy.
« Le rôle de la police est d’être au service de la population, d’assurer sa sécurité au quotidien et non d’être soumise à une politique du chiffre », achève-t-il.
Source : actu.cotetoulouse